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Dernière mise à jour : 13.04.2025
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Piémontais du Var racontez nous

La vallée de la Roya dévastée

Publié le 05/10/2020 à 09:57 par nylisland
La vallée de la Roya dévastée

 

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Chers amis Piémontais du Var et d’ailleurs aussi, puisque la Provence accueille de nombreux descendants de piémontais, je vous ai raconté précédemment mes souvenirs d’enfance et d’adolescence au pays des parents. Bien sûr, c’est de l’autre côté immédiat de la frontière italienne (dans la région de Cuneo et alentours), dont je parle. Je vous ai raconté l’expédition au pays, lorsqu’il s’agissait, dans le temps, de se rendre au patelin des parents et des anciens. Ce périple d’antan nous amenait à traverser la vallée de la Roya en passant par tous ces petits villages pittoresques que je prenais plaisir à admirer (Tende, Breil, etc…). La rivière aussi était magnifique par ses couleurs changeantes. Elle bordait la route, dévalant à travers les gorges escarpées de la vallée. Parfois à sec ou presque, parfois vrombissante, mais jamais trop quand même. Pourtant aujourd’hui elle s’est déchaînée. C’est avec une grande émotion que nous, Piémontais de cœur et amoureux de cette belle région, avons appris par les médias, le grand désastre causé par la tempête Alex. Après ce déluge, l’heure est au constat. Un bilan aux accents presque apocalyptiques : des villages méconnaissables, des vies perdues, d’importantes destructions matérielles et des infrastructures ravagées. En quelques heures seulement, les pluies qui se sont abattues sur la région ont gonflé les rivières, provoquant coulées de boue et autres glissements de terrains offrant un impressionnant spectacle de désolation : voitures couchées dans le lit de la rivière, maisons englouties par la boue, routes emportées... Dans tout l'arrière-pays niçois comme dans le nord de l'Italie voisine, les dégâts sont impressionnants. Les secours, appuyés par l'armée, intensifient leurs efforts à la suite de cette tempête. Ils tentent de retrouver les disparus et venir en aide aux sinistrés des crues "hors normes" qui ont coupé du monde plusieurs villages et fait des morts et des disparus. Plusieurs villages sont devenus inaccessibles. Les habitants de la Roya sont désemparés, l’angoisse règne, les autorités et les secours (pompiers, armée, gendarmerie) font ce qu’ils peuvent pour, en priorité, venir en aide aux populations des vallées concernées. Il convient au passage de saluer leur engagement et leur professionnalisme qui s’avèrent précieux dans les tâches de secours.

Dans ces moments déjà pénibles où la pandémie sévit avec acuité, les forces de la nature manifestent aussi leur présence et leur colère, s’imposant même violemment en voulant, à certains endroits, reprendre leurs droits et enseigner aux hommes un devoir d’humilité envers elle qui, tant de fois, se sent bafouée par son audace.

Certains ont tout perdu : maison, amis, famille, etc… On voit ici combien il est important de bien choisir un lieu de vie et d’habitation, dans le respect le plus absolu des droits de la nature, sous peine de s’en voir sanctionné un jour ou l’autre. Bien sûr, tout n’est pas toujours prévisible, l’irréparable peut arriver partout. Cependant il y a des zones où la nature souhaite s’imposer et réserver ses droits. Il est donc primordial d’y regarder de plus près.

Dans le cadre de ces évènements, Nylway tient à se faire l’écho des Piémontais du Var dans leur ensemble pour assurer ceux qui se trouvent plongés dans le drame, la détresse et le dénuement, de tout leur soutien et leur compassion dans le vécu de ces terribles épreuves. Souhaitons également que les pouvoirs publics, comme celles et ceux qui en ont la possibilité, fassent le maximum pour aider au mieux tous ceux qui souffrent, dans le cadre du devoir de solidarité national de chacun.

 

 

Le châtaignier piémontais

Publié le 18/04/2020 à 11:18 par nylisland
Le châtaignier piémontais

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Dans le Piémont Italien, à Castelletto Roccasparvera, comme dans toute la  région, le châtaigner est considéré comme l’arbre noble par définition. Il est majestueux, agréable à regarder, solide, et surtout de tous temps, il a su nourrir son homme de façon régulière. Posséder un tel arbre dans ses terres est primordial, de bonne augure et présente un avantage indéniable autant qu’une source de revenus des plus sûres. Tout bon Piémontais, possesseur d’une telle merveille, lui voue un culte particulier car il fait partie des activités de tous les jours à la ferme : nettoyage et récolte, transport, tri, conditionnement, vente. Il convient donc de bien entretenir le ramage, et de faire place nette au pied qui, en plus, accueille quelquefois de magnifiques cèpes, que l’on sait trouver là, le moment venu.

C’est un arbre qui a de profondes racines et le Piémontais y puise ses origines et se fortifie avec lui dans l’amour de son village. Voici donc un élément majeur de la vie du montagnard qui se trouve également enraciné dans le coeur des hommes. Ceux-ci prennent d’ailleurs le soin de bien inculquer à leur descendance, cet amour et ce respect du châtaignier, arbre de vie et signe de ralliement pour tous.

Pourtant il arrive quelquefois que cette vérité authentique se perde au fil du temps. Cela se retrouve notamment chez le Piémontais exilé ou déraciné, installé à l’étranger par nécessité ou simplement pour assurer la survie des autres. En effet, malgré l’amour du pays, nécessité faisant loi, certains du village ont dû partir chercher fortune ailleurs, en des périodes troublées ou la fraternité européenne n’était pas encorece qu’elle est devenue aujourd’hui.

Pourtant, ceux qui sont partis, se sont toujours fait un point d’honneur à revenir un jour, sourire aux lèvres et contents d’avoir réussi à trouver un travail rémunérateur, satisfaits aussi d’avoir pu fonder un foyer prospère malgré l’éloignement. En tous cas, ils ont gardé une volonté affirmée de revoir le pays. Une fois sur place, quoi de plus naturel que de partir dans la montagne voisine, rendre hommage aux grands châtaigniers de leurs souvenirs, afin de se ressourcer et respirer le bon air, assis au pied et adossé au tronc, en contemplant la vallée. En ce qui concerne la famille, le père avait planté un de ces arbres devant la maison, sous lequel il avait coutume de se reposer et décrire ses cartes postales. Aujourd’hui, on aurait plutôt tendance à envoyer un texto avec son téléphone, mais enfin, à l’époque les choses se passaient ainsi. Bien sûr tout cela va sans doute durer le temps d’une vie, autant de fois et d’années que cela sera possible. Mais évidemment, les bonnes choses ne durent pas indéfiniment et connaissent un jour une fin. Viendra le temps ou la vieillesse et ses grands inconvénients ne permettront plus les voyages au pays. Il faudra alors solliciter l’aide des autres : enfants, parents ou amis, pour continuer le pèlerinage et revoir les chers châtaigniers de l’enfance, qui eux, auront résisté au temps qui passe. L’heure sera venue de passer la main aux enfants pour transmettre les biens. Mais ceux-ci, sont aujourd’hui de purs produits de leurs contrées de naissance, imprégnés à leur tour d’autres paysages, d’autres habitudes de vie et d’une culture différente, génératrice d’autres attentes et amitiés différentes. Le merveilleux châtaigner de la montagne n’aura plus jamais pour eux les mêmes attraits que d’autres avant eux ont ressenti dans la génération précédente. Tout cela n’aura plus la même valeur, la même importance. L’esprit villageois aura été supplanté par une conception essentiellement touristique des choses, faisant la part belle à la villégiature plutôt qu’à la promenade en forêt. C’est donc ainsi que sèchent les racines du châtaignier, qui finissent par se diluer dans le cœur de la descendance, jusqu’à disparaître dans le monde des vieux souvenirs. Désormais, on s’ennuie au pays, le hameau n’ouvre plus d’horizons assez vastes, l’isolement et la solitude ne sont plus des refuges dans les petits villages peu habités et désertés. Un cycle s’achève pour certains. Un autre commence peut-être ailleurs, plus attrayant, plus en rapport avec le siècle, plus favorable aux nouvelles formes d’amusements, plus axé sur les nouvelles communications et la facilité de voyager vite et loin.

Aux racines du berceau familial

Publié le 08/07/2019 à 10:45 par nylisland
Aux racines du berceau familial

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Le Piémont du père est un peu différent de celui du fils. Le père, c’est pour lui : son enfance difficile, le dur travail de la terre, la fuite pour trouver un monde meilleur où l’herbe serait plus verte.Pour moi, fils de l’Italien, fils de Piémontais, c’est différent. Ce n’est pas le souvenir des temps difficiles, du manque d’argent et de la pénibilité qui m’anime. Pour moi, c’est le temps des vacances, magique comme il peut l’être quand on est enfant ou adolescent.

Moi, en pensant à l’Italie, je rêvais déjà, bien avant de partir, de ce monde de liberté qu’étaient le village, les collines et la montagne environnante où je pouvais m’échapper librement, sans avoir à rendre compte de quoi que ce soit aux parents. C’était également pour moi, la rencontre avec les copains, les natifs ou enfants comme moi des autres familles originaires du village. On se retrouvait tous la bas et c’était la fête. On organisait ensemble des escapades dans les bois ou aux villages situés à proximité. On y allait à vélo, avec les motos des plus grands, ou plus tard en voiture. Ces sorties extérieures avaient différents buts. Les premières furent quelque peu innocentes : intérêt pour les animaux (soins, alimentation, gardiennage), fêtes de villages par exemple. Mais plus tard, ce fut pour nous synonyme d’aventures amoureuses, car malheureusement où nous nous trouvions, il y avait vraiment fort peu à faire, ou alors pas dans nos tranches d’âges. C’est pourquoi, Gaiola , village à côté de Castelletto constituait pour nous une mine d’or parfaite. Nous y trouvions les filles du cru, ainsi que des milanaises et des turinoises qui venaient en vacances. Inutile de dire que nous, les grands, nous ne voulions pas des « petits », que nous laissions à la maison. Pourtant, bien des fois, nous les avons retrouvés sortis par la porte mais revenus par la fenêtre. Le rendez vous pour le départ était fixé au soir après mangé, devant chez « Guerra », le bistrot situé dans la rue principale, à l’enseigne « osteria della fratellanza ». Certaines fois, les filles venaient nous voir en vélo dans la journée, et nous partions ensemble en promenades alentours, sur des routes peu fréquentées à l’époque. Quel faste pour moi, qui tout au long de l’année était cantonné en France a de rares sorties en solitaire.

Les départs en fin de séjour étaient toujours  un crève cœur. Je partais toujours avec difficulté de ce paradis d’autonomie. Une fois revenu à la maison, ces souvenirs me restaient longtemps en tête. C’était l’occasion de se dire que cela recommencerait aux prochaines vacances. Mais que l’attente était longue. Ce sont là des souvenirs inoubliables que l’on garde tout le temps en mémoire. Tout cela est bien différent de la vision revancharde du père qui, lui, visait avant tout un retour au pays en grandes pompes, réussite en poche et fermement décidé à se réimplanter dans le village. Pour nous, ce fut l’achat de notre maison d’Italie au sein de la ferme des Drandoulin (lire l’article dans cette rubrique).

L’approche affective n’est pas la même pour nous les descendants, en ce qui concerne l’attachement au pays. Sans doute que notre terre de naissance, notre éducation, notre scolarité, notre mode de vie, ainsi que ce que représente la France dans le monde par les droits octroyés, son organisation administrative et légale, son système de soins, prime sur tout le reste. Cependant , il est indéniable qu’ une partie de notre cœur et de notre caractère restera toujours ancré dans ces vertes contrées du  Piémont Italien que nous aimons tant.

Aujourd’hui, l’intérêt a encore varié. Aller au Piémont c’est aussi : se mettre à l’abri de la grosse chaleur, faire de bons repas à l’Italienne entre amis ou au restaurant, visiter les beaux sites en ville ou en montagne, acheter le meilleur chocolat, manger les meilleures glaces, parler le patois ou l’Italien, vivre au grand air, etc….

En d’autres termes, chaque année au moment des vacances, l’appel du pays resurgit et enivre les esprits d’une incitation au voyage. Quoi de plus beau qu’un retour vers les racines, le berceau familial. De quoi recharger les batteries, comme on dit, et revenir frais et dispos.

Le fils de l'Italien

Publié le 07/07/2019 à 23:10 par nylisland
Le fils de l'Italien

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Comment oublier d'où je viens
Mes racines et qui sont les miens
L'exil et ma nouvelle vie...Loin d'Italie

Même si je n'étais qu'un enfant
Mon père disait souvent
Que je tenais mon destin,entre mes mains

Qui je suis et d'où je viens
Aujourd'hui je le sais bien
Et sans le moindre doute

Je suis le fils de l'Italien
Je suis parti de rien
Seul, j'ai tracé ma route

J'ai eu froid et j'ai eu faim
J'ai suivi mon chemin
Coûte que coûte
Pas pour la gloire mais pour écrire mon histoire...


Je n'ai pas eu d'autre ambition
Que de donner dans mes chansons
Un peu de bonheur et de joie...autour de moi
Et d'être un chanteur populaire
Après tant de galères
C'est à vous qui êtes là...que je le dois

Qui je suis et d'où je viens
Aujourd'hui je le sais bien
Et sans le moindre doute

Je suis le fils de l'Italien
Je suis parti de rien
Seul, j'ai tracé ma route

J'ai eu froid et j'ai eu faim
j'ai suivi mon chemin
Coûte que coûte
Pour ceux qui m'aiment autant que moi je les aime...... (x3)

La ferme des Drandoulin

Publié le 06/07/2019 à 16:34 par nylisland
La ferme des Drandoulin

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Pour moi, les racines piémontaises viennent du côté du père. En effet, né la bas, il a passé une partie de son enfance à Castelletto Roccasparvera, province de Cuneo, Italie. Après quoi il a été envoyé tout jeune en France. Mais bien sûr, il est revenu au pays à différentes époques de sa vie. Celle qui nous intéresse est celle où il a voulu y posséder une maison à lui. C’est pourquoi il a acheté,  une fois sa situation assise en France, une partie de la ferme des Drandoulin. Les Drandoulin constituaient une famille importante de Castelletto et possédaient à une époque, une grande ferme ressemblant à ce que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de «  maison de maître », située à la sortie du village. De là, on partait directement dans la colline qui précédait les pentes montagneuses environnantes.

A l’époque, il existait à Castelletto une sorte de rivalité entre français et Italiens. Nous, les Italiens de France,  nous constituions un peu, pour certains esprits rebelles, à la fois l’étranger venu occuper les terres sacrées et en même temps l’ennemi juré à abattre ou le touriste à délester de toute chose possible. Aujourd’hui,  heureusement, français et Italiens sont citoyens de l’Europe et les choses ont bien évolué. Mais avant tout n’était pas simple, et surtout les relations de voisinage, notamment celles qu’entretenaient notre famille avec les Italiens d’à côté. Pour dire, le vieux patriarche, un dénommé « Tougnet », rude gaillard à la barbiche fournie et au chapeau en feutre noir vissé sur le front, nous vouait une haine farouche pour avoir osé occuper une partie de son territoire, malgré tout, légalement acquis. Pendant de longues années ce fut une véritable guerre de tranchées, avec attaques incessantes et mini raids pour essayer  d’obtenir le départ des intrus. Pour cela, tout était bon : menaces, irrespect des limites de propriété, critiques acerbes, etc… Le pire dont je me souvienne était le poste de guerre du patriarche. Il était situé sur le petit perron à rambarde d’en face. Il fallait gravir une dizaine d’escaliers dans la partie en angle attenante à notre entrée, pour y arriver. Il était recouvert d’une vieille couverture qui  cachait un siège à la vue de tout observateur éventuel. C’est de là que le vieil homme se tenait à l’affût et observait tout ce qui se passait, sans être vu, en profitant pour lancer d’interminables jérémiades, entrecoupées de mauvaises paroles en patois et grommelant à voix basse d’incompréhensibles insultes.

 Les problèmes ont commencé avec cela, pour se continuer par la suite avec les enfants devenus adultes qui eux aussi détérioraient au maximum les relations, en réservant à chaque fois, une issue négative à chacune de nos tentatives de conciliation. Cela a duré des années dans l’attente d’un règlement amiable du conflit. Mais nos espoirs n’ont jamais abouti. Si bien qu’un jour, le père a fait construire dans la partie de terrain qui nous appartenait au-dessus de la ferme, dans l’ancienne extrêmité nord du pré mitoyen, une petite maison individuelle de trois pièces.

Ironie du sort, aujourd’hui les parents Drandoulin sont décédés, parmi les enfants, certains ne sont plus en vie, notamment ceux qui occupaient les lieux. Les autres, ceux qui avaient quitté la ferme pour aller vivre ailleurs, sont devenus les derniers héritiers et ont vendu le reste de la ferme à des « français », tous originaires du village. Ce qui fait qu’aujourd’hui, toute la ferme est passée aux mains des français. La guerre de tranchées est terminée. Les beligérents d’origine nous ont tous quitté. Et…. Le drapeau francais, euh… non ! européen ! flotte sur cette ferme, à titre symbolique bien sûr.

Gageons pour finir, que les hostilités ne seront pas de nouveau ouvertes entre les nouveaux occupants. Sans doute que non,  il vaut mieux penser que le temps aura fait évoluer les mentalités vers plus de lucidité et de compréhension mutuelle.

Le Varois Piémontais

Publié le 03/11/2018 à 06:42 par nylisland
Le Varois Piémontais

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Le Varois Piémontais

 

Le Varois Piémontais est un curieux animal. Il vit en France et il est né la bas( au Piémont) ou en France, à La Seyne sur mer, Marseille ou ailleurs. Pourtant il a aussi l’esprit ¨Piémontais. Il a deux amours, comme une chanteuse célèbre, son pays et… Non pas Paris, ……mais la Provence, et évidemment, deux cultures. Il va souvent au pays, mais il habite quand même en France. Il possède en Italie, la maison des parents, ou bien  il va à l’hôtel. Il est imprégné du mode de vie français et aime le bord de mer, ou alors malgré cela, il est aussi très enraciné dans l’esprit et les principes Piémontais. Il a donc gardé sa maison là-bas, que d’autres ont déjà vendu, parfois depuis longtemps. Il y va d’ailleurs régulièrement.

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Là bas, beaucoup de choses ont changé, le village s’est « modernisé », cela est visible aux toits, qui ne sont plus d’ardoise mais de tuiles, au dialecte qui a perdu du terrain par rapport au vrai Italien, aux étables qui ont pratiquement toutes disparues. Les vieux, tour à tour, meurent. Les jeunes travaillent , se marient ou s’expatrient ailleurs et ne se consacrent plus trop au travail de la terre. Les maisons se vident mais ne se vendent pas, à cause de la mentalité de l’indivision ou des contributions financières induites. Certaines cours de grandes maisons de fermes restent désespérément vides et génèrent aussi des « guerres de succession » entre ceux qui veulent vendre et ceux qui s’y opposent. Il arrive pourtant quelquefois que certains citadins des bourgades voisines s’iinstalltent dans le village. Il eu été préférable que cela se fasse plus tôt bien sûr, et surtout en plus grand nombre. Mais tel n’a pas été le cas.

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Ceux qui « y vont »(à Castelletto) racontent aux autres qui « n’y vont pas », les évolutions marquantes de la désertification des hommes et des terres. Les jeunes ne connaissent plus les vieux de France et les vieux (de France) eux, ne savent plus qui est qui, sauf lorsqu’on le leur montre sur les photos prises sur le vif à l’occasion des séjours effectués par les uns ou les autres, au printemps, en été ou en automne, car l’hiver personne ne veut se risquer à passer la montagne (col de tende) en voiture.

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Les grandes surfaces ont remplacé les petits commerces dont certains ont pu résister et subsistent encore pour assurer le charme et la tradition du petit commerce de montagne. C'est le cas notamment de ceux qui restent dans leurs échoppes modernisées ou de ceux qui, lors  des foires et des marchés, se déplacent dans les différents bourgs avoisinants pour vendre leur marchandise. Les ronds points on fleuri un peu partout. Les anciens qui « y retournent » peinent certaines fois à reconnaître leurs bons vieux itinéraires d’antan. Les chemins de montagne qui conduisaient autrefois sur les hauteurs environnantes, ne sont plus entretenus et deviennent aujourd'hui difficilement pratiquables. Il n’est donc pas facile  d’accéder aux sites élevés que l’aimait venir admirer lors des belles promenades à flanc de collines ou à l'occasion de la cueillette des champignons.

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 Le pays est toujours là, mais plus dans la même forme et la même apparence qu’il fut un temps. Le temps béni où la nature conservait encore tous ses droits. Les jeunes, eux, n’ont pas la foi. Evidemment, ils n’ont pas de souvenirs, pas d’épopées de jeunesse ancrés dans la mémoire, pas de vision du village rempli d’animaux et de gens et tout cela fourmillant de vie et d’agitation, pour soutenir leur envie de connaître le village et alimenter leurs rêves de retour. D’autres, par contre, se font un point d’honneur à être présent dans le petit hameau de leur enfance et conservent un goût prononcé pour la nature, même si elle ne leur apparaît plus désormais aussi fidèle que dans leur souvenir. Certains vous diront toujours  : « le pays c’est le pays »

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. Les groupes d’amis franco-Italiens se dépeuplent au fil du temps. Alors que les uns restent encore pour animer les réunions festives, d’autres tirent leur révérence et font silence, malheureusement pour toujours. La télévision a fait son apparition et a vidé les rues et les allées du village. Autrefois plein de gaieté et de présence humaine, il ne vit plus aujourd’hui, et ne peut offrir que ses allées et chemins vides, sans parler de la route principale qui le traverse où, désormais, seules quelques voitures occasionnelles donnent un semblant de vie. Quelle tristesse de constater la perte progressive de ce lieu autrefois magique, qui  dans toutes les têtes qui l’ont connu, demeure ce qu’i fut longtemps, c’est à dire florissant et gai. nostalgique d’une époque où l’on pouvait entendre retentir les cris et où les éclats de rire fusaient dans les moindres recoins. Aujourd’hui, chacun se barricade dans sa portion de pré carré, souvent délimité à force de loi par le géomètre et le notaire, alors qu’avant les limites de propriétés n’existaient que dans les têtes . Pourtant, on reconnaît bien là les évolutions de la civilisation qui apporte la rigueur, mais fustige également les sentiments. A côté de cela, il faut ajouter que le retour au pays commence pour certains, les plus âgés, à devenir pénible. Le temps viendra bientôt, où il ne sera plus possible de voyager loin et alors il faudra renoncer à « y aller ». Ce sentiment vit dans de nombreuses têtes, pourtant, chaque année, tout le monde se fait un point d’honneur à dire « j’y suis allé ». Bon gré, mal gré, chacun doit accepter cela, ce sont les lois de la vie. Elles commandent au coeur et à l’esprit de façon irrémédiable et dictent la façon d’agir.

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On voit bien que le Varois Piémontais est tenaillé en permanence par son appartenance aux lieux où il est né et aux lieux qu’il a choisi avec son cœur. Sans doute n’arrivera - t-i jamais à choisir entre les racines et l’arbre qui a poussé.

Restent les souvenirs du temps jadis qui, eux, sont inamovibles et toujours transmissibles aux nouvelles générations qui arrivent, afin que « l’esprit du pays » perdure en tant que refuge et repères, au-delà des lois de la nature humaine.

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C’était un Piémontais varois qui livrait son ressenti aux autres Piémontais varois, …….. mais pas que. Chacun possède sans doute son propre ressenti pour « son pays » et sa « patrie ». Pour autant, je reste persuadé qu’il n’est pas vraiment différent de celui-ci, mêmme s’il possède autrement les mêmes caractéristiques générales.

Allez salut ! c’était le clin d'oeil du Piémontais varois.

L'appel du pays

Publié le 01/11/2015 à 19:34 par nylisland
L'appel du pays

Castelletto antan - Les limites du Piémont Italien - Un étal de magasin gâteaux /chocolats bien achalandé - Poulainte réchauffée et légumes au feu de bois

 

 

 

                                  Etre français mais se dire Piémontais, nous en avons déjà parlé longuement. Cependant, au delà de cela, je me suis souvent interrogé sur les motivations profondes qui sous-tendent cette affirmation. Et finalement j'en suis venu à conclure tout naturellement qu'à cela il y a certainement plusieurs raisons. Sans doute des motivations profondes attachées à l'enfance et à l'adolescence dans un pays ou il fait bon vivre car on y cultive le respect d'autrui et la valeur du devoir à accomplir durant une vie de dur labeur. Valeurs quelque peu battues en brèche de nos jours, ce que personnellement j'ai beaucoup de mal à admettre, car ce que j'ai connu au Piémont m'a montré comment on façonne de bons citoyens et d'agréables concitoyens. Si bien que désormais, je montre au quotidien un réel attachement à ce qui constitue pour moi mon univers, un monde dans lequel je me sens bien et au plus profond duquel j'affectionne particulièrement de me replonger périodiquement. Cela tiens je crois à un ensemble de choses que je vous invite à découvrir ici, à l'évocation de mon vécu et de mes souvenirs.

Le passé

. Le mode de vie d'antan. Bien que certaines coutumes se soient un peu émoussées avec le temps, chaque séjour dans mon village me rappelle incontestablement une foule de souvenirs du temps ancien : exploits de jeunesse, erreurs passagères, coups d'éclat, relationnel avec les anciens, longues veillées devant le feu de cheminée, escapades nocturnes, discussions vives, parties de cartes et de boules animées, tout y est et en bon ordre.

. Les animaux. Nombreux avant, il n'y en a pratiquement plus aujourd'hui. Malgré tout, en déambulant de maison en maison par la rue principale de Castelletto, je revois parfaitement quels animaux se situaient exactement à tel endroit ou à tel autre. Je me remémore les retours de pâturage des différentes familles, y compris bien sur ceux que j'accompagnais assidûment avec mon "goûter", à l'époque.

. La vie de village. J'appréciais particulièrement tous les moments de convivialité qui me permettaient de rompre avec mes pratiques d'habitant de la ville. J'aimais bien discourir longuement avec mes amis villageois plus âgés qui me racontaient les origines da la vie à Castelletto. J'aimais observer la vie des champs. Je me souviens encore des expéditions épiques auprès de l'administration du chef lieu, chez le notaire ou au cadastre. Cela représentait toujours un bras de fer que d'aller s'expliquer chez les représentants institutionnels avec qui les Piémontais, souvent peu au fait des questions administratives, redoutaient comme la peste la confrontation.

Mes montagnes

. L'air pur. Comme il est agréable de passer par les cols ( Bos, Bruis, Tende) pour respirer l'air des cimes. Aujourd'hui encore,mais aussi par exemple lors du voyage annuel au Piémont que mon pere avait institué au mois d'août dans le temps. Comme il est doux de se transporter en altitude l'été, lorsque chez nous la canicule sévit et que l'on ne supporte plus la forte chaleur.

Les sources. Longtemps Catelletto a possédé de belles sources auquelles j'avais l'habitude de m'abreuver. Maintenant fini tout ça, les points d'eau sont tous canalisés. Le précieux liquide à la saveur incomparable que j'ai souvent bu avidement après l'effort, est entièrement capté et coule presque partout au robinet. Quel dommage de ne plus puvoir se rendre comme avant sur ces lieux pittoresques où l'on trouvait souvent un vulgaire tuyeau de fer en guise de versoir, bouché par un simple morceau de bois et le tout équipé d'un modeste bac en bois. C'était ça aussi, un moment privilégié au pays.

. La beauté des sites. Les paysages sont merveilleux en toutes saisons où les couleurs changent et habillement les arbres des forêts d'un manteau bariolé du plus bel effet. Vert l'été, marron jaune et rouge en automne.Vraiment superbe, mémorable sans aucun doute ! Et surtout ancré à jamais dans le souvenir de tout Piémontais. Les toits d'ardoise, en voie de disparition, ont aussi apporté la marque d'une époque délicieuse, pleine d'authenticité et de charme. Même les cabanons à bois (Tchabots)  et les fours à pain des fermes avaient ce cachet incomparable. Les granges aux échelles en bois égayaient le décor, offrant de propices refuges pour les jours de pluie, aux gamins dont j'étais, en quête de divertissements en tous genres et curieux d'y découvrir peut être un éventuel secret bien caché ou quelque "rapine" à chaparder.

. Les sorties en groupe. Les relations entre Français, qui font place aussi aux "Caslétins" (entendre par là : les habitants de Castelletto), sont l'occasion de pique nique en montagne durant lesquels chacun a sa tâche : faire le feu et l'entretenir, préparer les éléments de cuisson et fabriquer la poulainte par exemple. Aller chercher de l'eau à la source (Oui il en reste quelques unes) ou préparer la table commune a le mérite de séduire certains convives peu enclins à l'effort. Les visites entre amis dans les endroits les plus divers sont également au goût du jour. Bref tout ce qui est prétexte à la vie en groupe peut être organisé. C'est la le moyen de se regrouper entre gens de mêmes racines et cela a une grande importance pour le Piémontais de base.

. Les champignons. Tout Piémontais qui se respecte voue un culte démesuré aux champignons : cèpes, bolets, morilles,etc.... C'est pour lui un point d'honneur que de partir à la cueillette et de revenir avec un sac honorablement rempli, qui pourra valablement impressionner la "galerie" (familiale ou autre). Après, c'est en cuisine qu'il faut chercher l'intérêt. Là, chacun détient bien sûr la meilleure recette possible, En fait, elles ne sont pas très différentes les unes des autres, mais après tout, on n'en soufflera mot à personne et l'on fera semblant d'y croire, n'est-ce pas ? Je vous dirai même qu'il y a ceux qui vont les vendre. Aujourd'hui moins, mais dans le temps, il s'agissait là d'une recette non négligeable sur laquelle l'on savait pouvoir compter. Les lieux privilégiés d'exploration se sont bien entendu transmis pendant longtemps de génération en génération, comme un véritable secret d'état.

Les gens du cru

. La famille. De toute évidence les liens du sang justifient au prime abord et à eux seuls, les voyages en terre mère, puisque les "déracinés" gardent tout de même des liens forts avec les parents et amis laissés au pays. C'est même souvent avec grand plaisir que les uns et les autres se retrouvent à fréquence variée. Au fil du temps cette fréquence, justement, s'est accélérée, notamment avec l'amélioration considérable du réseau routier ainsi qu'avec les avancées du progrès technique qui a vraiment amélioré la fiabilité des véhicules de transport.

.L'esprit paysan. Le Piémont a toujours généré au fil du temps de solides gaillards, travaillant dur à la terre, soucieux de la préservation de leurs moyens et possibilités financières et durs au mal. C'est aussi de cette façon que se fabrique l'excellence d'un peuple, se situant en tant que complément naturel des  enseignements reçus de l'éducation familiale.

.L''effort physique. Le dur labeur a longtemps prévalu, même si à l'heure actuelle cela s'est bien amélioré avec l'évoliution des techniques et de l'outillage. Mais il ne faut pas oublier que les longuesvmarche dans la montagne, l'usage de la faux sur les pentes abruptes et la manipulation des charges lourdes à mains nues, a entamé bien de solides volontés et vieilli prématurément les organismes. C'est pourquoi, le Piémontais connaît bien le prix de l'effort. Cela donne parfaitement  la mesure de son tempérament de "bosseur".

.Le sens de l'économie. La précarité des situations, le manque de ressources, les pénuries et intempéries de toutes sortes, ont façonné dans la douleur l'esprit économe du Piémontais. Habitué a toujours dépenser son pécule avec parcimonie et justesse, et a mettre de côté pour les temps de disette, celui-ci est rarement pris au dépourvu.

. Le prix de l'effort. Le Piémontais sait bien que dans ce bas bas monde l'on obtient rien sans rien, sans effort s'entend. Lorsqu'il vend un veau au marché  c'est que cela lui a demandé du temps et de l'argent pour en arriver là. Quand le champ rapporte son dû, c'est qu'il a demandé aussi sa somme d'effort.Lorsqu'il peut se reposer, il sait aussi que c'est parce qu'il a suffisamment donné pour cela.

.L'Honnêteté. Notre paysan est droit dans ses bottes et se presse au travail. Il lui reste donc peu de temps pour" la flibuste". Son rapport à l'autre demeure donc franc et loyal, basé sur l'effort qu'il a fourni et qu'il respecte aussi chez son voisin. S'il vole une poule de temps en temps, c'est plutôt pour rendre la monnaie de la pièce a celui ou celle qui l'a offensé, mais jamais véritablement par souci de lucre ou d'enrichissement coupable sur le dos d'autrui.

. L'importance de la parole donnée. Quelle belle vertu, en véritable perdition, n'est-ce pas ? Qui aujourd'hui respecte sa parole ? Bien peu en vérité le font. Pourtant le Piémontais, lui, sait que sa parole a une valeur. C'est sa façon à lui d'être honnête et de faire savoir autour de lui que malgré son statut de paysan, il a quand même une grandeur d'âme. Et que pour cela, il est respectable et veut  être respecté à son tour. Quoi de plus légitime.

. L'attachement à la terre et à la propriété. Le Piémontais a recu sa terre des anciens qui la lui ont transmise en héritage pour qu'il la fasseprospérer à son tour. Il est sûr que pour cette raison principale, déjà, il ne va pas la dilapider. Non, au contraire, il va mettre un point d'honneur à faire fructifier ses biens, afin de pouvoir dire combien il est fier d'avoir honoré la confiance mise en lui par ses aînés. Il y a donc un attachement à la propriété personnelle qui en devient presque comme une valeur essentielle de la vie, une quasi obligation de résultat garantissant la famille contre toute dérive ruineuse.

. Le respect des défunts. Lorsqu'on se rend dans un cimetière (celui de Boves par exemple) on est frappé par le parfait état des lieux et les marques d'honneur rendues aux défunts : tombes majestueuse,luxueuses même, fleurs régulièrement renouvelées, propreté, tenue irréprochable des gens qui se rendent sur les lieux des sépultures, etc..) Respect et dignitépour les valeurs essentielles font aussi partie de la culture du Piémontais. On le voit ici notamment

. Le sentiment religieux. Il est très fort au pays, mais jamais excessif. On reste toujours dans la mesure, sans emprunter souvent les chemins de la démesure, à moins d'en avoir une raison suffisante, une excuse valable à faire valoir. L'observation des codes religieux donne souvent à ces hommes et à ces femmes la juste mesure et le bon comportement à adopter en toutes circonstances.

Le dialecte

. Le Piémontais. L'homme de cette terre parle son dilalecte en jonglant même avec les particularismes locaux. C'est le cas des Occitans en France aussi. Mais bien sûr, il parle l'Italien également. Moi, je n'échappe pas à la règle. Bien que Francais, je suis allé là bas depuis tout petit. J'ai donc été élevé aves les gosses du village et fatalement j'ai parlé Piémontais très tôt. Par la suite, j'ai bien  compris que les administrations n'apprécient pas vraiment autre chose que les termes policés du littéraire et le juridique, J'ai donc dû me mettre vrai Italien.Donc voilà, aujourd'hui je connais les deux. Et c'est toujours un plaisir, quand je me rends en Italie que de me servir, selon le cas, du dialecte local ou de la langue officielle. Les jeunes quant à eux, ont plutôt tendance à ne conserver que le vrai Italien. Ce phénomène est vrai aussi chez nous, malgré  une volonté certaine, mais résiduelle quand même, de conserver les traditions locales. Personnellement je m'interroge. Est-ce vraiment une nécessité à ce niveau là ?

Des familles franco/Italiennes. Lorsque la période estivale arrive, c'est le moment le plus propice aux réunions. Lorsque tout le monde est arrivé de France, on organise des rassemblements et l'on festoie ensemble. On fait connaissance des amis des amis et l'on intègre la partie Italienne des familles aux réjouissances. On trinque, on plaisante, on s'amuse. Sorties communes et manifestations locales se succèdent. En dehors, chacun vaque à ses occupations et rejoint le groupe à différents moments. Cette vie en commun développe sans aucun doute la solidarité, l'entraide et la convivialité, Ces manifestations font chaud au coeur et et remotivent, au sortir d'un mode de vie citadin plutôt cloisonné et impersonnel, .

La nourriture

. Les restaurants. On y commande les fameux "antipasti", hors d'oeuvres variés précédant les viandes et célèbres pâtes, sans parler des succulents desserts comme les petits gâteaux (Bignole) et les bouchées de chocolats (cuneesi et borghegianni de chez Oliva ou Bramardi).

. Les vergers particuliers. On y trouve des légumes de choix très variés, que l'on a plaisir à cueillir directement sur la plante et qu'on a hâte de préparer devant les fournaux.

. Les plantations de fruits variés. Elles fournissent d'excellentes productions alimentant prioritairement les commerces et marchés où les étals alléchants sont vite pris d'assaut, dès le matin.

. Les produits laitiers et la charcuterie : Région agricole, le Piémont possede des fermes avec notamment des vaches productrices de bon lait. C'est pourquoi on y trouve quantité de très bons produits à consommer sans modération. C'est toujours un plaisir de savourer fromages et glaces que l'on peut apprécier en famille en allant se fournir au Caseificio de Démonte. Si vous y allez, n'oubliez pas de jeter un coup d'oeil sur la charcuteriie. Tout y est aussi. Un régal ! Surtout le Jambon coupé en tranches fines pour les sandwitch. Au poil si vous passez par le col de Larche pour rentrer en France.

Les points d'ancrage

A force de se rendre dans la région, on arrive à connaître les moindres coins et recoins présentant un attrait spécifique. Mais par contre, on est toujours ravi de faire découvrir tout cela à ses proches et amis, lors de voyages organisés à plusieurs. Ce sont pour nous ce que j'appelle nos " points d'ancrage", ceux qui permettent de voyager par l'esprit dans ces contrées, lorsqu'on ne s'y trouve pas et auxquels sont rattachés de merveilleux souvenirs. Les anciens se rajoutant constamment aux présents pour nous faire rêver au prochain départ.

. Les lieux de villégiature : On citera a titre d'exemple : Le col de tende et la vallée de la Roya, la vallée des merveilles, la Certosa di Pesio, Le Gorré, Valdieri, Palanfré, ou plus loin : les grottes de Bossea. Ne manquez pas d'y faire une petite visite si vous avez l'occasion de passer par là. Vous ne le regretterez pas.

. Les marchés: Le pôle le plus attractif est sans nul doute le marché de Cuneo qui se tient chaque mardi sur la grand place. De tous temps, ce jour là a été attendu avec impatience car il y a une grosse activité et une grande effervescence mêlant locaux, touristes, commercants, etc... Ce jour là, les restaurants et les hôtels font le plein et chacun profite de se fournir en faisant ses emplettes con formément aux prévisions soigneusement préparées. En outre, "les porti" (arcades abritées et regorgeant de commerces en tous genres qui entourent le marché) sont un attrait supplémentaire pour les jours de mauvais temps, pluie entre autres. De même, il y a d'autres marchés dans le coin, a des jours différents (Borgo san Dalmazzio, Boves, Mondovi), ce qui renforce l'intérêt pour ce genre de manifestation, a la grande satisfaction de celles et ceux qui adorent la pratique du shopping campagnard..

Le changement de milieu et de mode de vie

. Un autre décor. C'est décidé : Je change de cadre. Je passe de la mer à la montagne. Ok, voila un plan jouable pour le Piémontais. Le retour aux sources est un élément stabilisateur précieux. Il est à sa portée quand il le souhaite et peut être réalisé rapidement.C'est l'évasion.

. D'autres gens. Le Piémontais va voir les siens. Il va faire une immersion dans "sa" famille éloignée.Quel merveilleux échappatoire. C'est l'occasion de passer à autre chose.

La vie à la montagne. J'ai une maison a la montagne, Je vais vivre un temps comme les campagnards. Je vais faire ma cuisine sur une cuisinière à bois. C'est vrai que la cuisine a une saveur particulière lorsqu'elle cuite au feu de bois. Tout paraît ou plutôt est meilleur. Je vais bricoler la toiture , isoler les murs ou repeindre ce qui le nécessite. Voilà qui va me changer les idées. Vous me direz on faire ça aussi à la maison. Mais non, la bas, c'est pas pareil, on est loin, tout est différent, on se plaît à se retrouver au pays des anciens. C'est un peu comme s'ils nous apportaient  de la force morale. Ce dont on a souvent bien besoin pour avancer.

Les achats divers. Je suis là. Eh bien j'en profite pour me faire aussi un peu plaisir, car Il est toujours possible de trouver la bas, ce qu'on a pas réussi à dénicher chez nous. J'achète ce qui me plaît car ,en fait, je le regarderai toujours par la suite comme quelque chose dont je pourrai dire : "ça vient de là bas". Il pourra s'agir de toute sorte de chose: nourriture, boisson, vêtements, etc...

Se ressourcer dans les moments de blues

. Un "lavage de cerveau". Des plus profitables s'il en est ! Partir au Piémont a des vertus curatives. En effet, lorsqu'on on y va, on a l'assurance de se plonger dans un univers différent, de manger autrement, de vivre au grand air, de se ballader en paix, de voir d'autres gens, d'avoir d'autres contacts, tout cela pas très loins de chez soi, quatre heures de route à peu près. On revient ensiuite avec une faculté renouvelée de voir et d'analyser les choses. Super non !

. Une coupure avec le milieu professionnel. Le travail aujourd'hui génère immanquablement son lot de stress. Les rapports hiérarchiques sont quelquefois difficiles, les contraintes vécues au quotidien finissent par fatiguer, la communication présente des dérives usantes. Dès lors, il convient de faire un break. De prendre le temps de se repositionner et de se ressourcer. Rien de tel alors qu'une petite escapade au Piémont où l'on pourra oublier un peu son quotidien et reprendre du poil de la bête, avant de retourner affronter les difficultés. Alors pourquoi s'en priver ?

Le sentiment national

Etre Français ou Italien. Etre de nationalité française ne veut pas pour autant dire renier ses origines. Se sentir un peu Italien aussi n'est pas incompatible. Cela peut même s'avérer un atout capable d'apporter une vision un peu particulière des choses, dans une société différente, mais au sein de laquelle on se sent bien intégré. Il y a quelques années être Italien ou Français pouvait avoir un impact plus important dans les deux pays. Actuellement Français et Italiens sont plus intimement liés par l'appartenance des deux pays à l'Europe. Quoi de plus agréable que de trouver là un moyen facile de se rapprocher encore plus au sein d'un ensemble commun, tout en portant a bout de bras ses différences culturelles ou nationales.

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Et voila.  C'est tout cela qui à mon sens définit l'appel du pays. En tous cas cela correspond à ma sensibilité propre de Piémontais de France. Cela doit être sans doute un savant mélange de traditions laborieuses et de rugueuse éducation familiale bâtie autour des difficultés de la vie, tout cela encadré par une forte ténacité et un respect scrupuleux de la personne humaine.

Voilà qui en dit un peu plus long sur l'une des composantes sociales de la populatiopn Seynoise. Si l'envie vous venait d'en savoir plus ou de vous fondre dans le lot des Piémontais de France", vous pouvez toujours pendre contact avec nous.

 

Association   "LES AMIS DU PIEMONT" :

Coodonnées :  lesamisdupiémont@gmail.com - Tél : 04 94 87 68 96

Adresse : Lotissement Carle, 23 Route de Gendarmes d'Ouvea - 83 500 La Seyne sur mer

 

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 (Melodie : Piémontesina)

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Famille de sang - Famille de coeur

Publié le 25/03/2014 à 19:03 par nylisland
Famille de sang - Famille de coeur

 

Les maisons aux toits d'ardoise comme dans le temps. Les Tchabots leur ressemblent

 

 

 

Lorsqu’on a quitté le pays tout jeune, on est parti avec de grands espoirs. Celui d’être mieux ailleurs, celui de se faire une situation convenable, celui enfin de disposer de suffisamment d’argent pour vivre honorablement du métier que l’on a appris : sur le tas, en formation ou à l’école. Il y a le rêve américain, c’est vrai. Mais il y a aussi, et personne n’en doute, le rêve Piémontais. A l’époque où la vie au village était dure, certains ont eu le courage de s’exiler pour trouver mieux à vivre en d’autres lieux. Un de ces lieux est assurément la France, dans l’une ou l’autre de ses belles régions. Celle dont je vous parle ici est le Var.

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Quelquefois, s’ajoute à cela l’envie bien légitime de fonder une vraie famille et de la voir prospérer dans les meilleures conditions possibles, bien que loin des contrées qui peuplent encore notre mémoire de ces immuables souvenirs que l’on est sûr de garder toute une vie, ceux de notre enfance et de notre adolescence. Cela fait que l’on se retrouve quelquefois avec, au bout du compte, deux familles. La famille que l’on peut appeler « racine » et la famille véritable proprement dite, celle que l’on a su se créer et dont on est si fier, installée quelquefois loin des bases originelles. Pourtant, malgré l’éloignement, un Piémontais n’oublie jamais  sa terre. C’est pourquoi, il retourne régulièrement « au pays » où les siens l’attendent impatiemment, d’une année sur l’autre. Cela peut durer bien longtemps, et c’est là que l’on se rend compte que l’âge pèse lourdement sur les épaules des uns et des autres. Si bien qu’un jour on se retrouve avec beaucoup de sentiment et de nostalgie à partager, mais avec peu de personnes à qui l’exprimer, car malheureusement, les anciens ont disparu, emportant avec eux les tranches de vies que l’on a connues ensemble. La vie s’étant tarie, les racines sont devenues elles aussi périssables, ce qui a tendance à nous couper de nos origines.

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Mais la vie est constituée de cycles. Les choses de même nature commencent à un endroit, durent pendant une période donnée et se terminent aussi à cet endroit-là. Pour autant, tout n’est pas perdu. Moi qui vous parle, je ne suis pas si jeune, et pourtant pas encore si vieux. Et une chose merveilleuse m’arrive. Ecoutez plutôt.

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Si l’on aime sa famille, de tout son cœur, et même plus, certaines fois. Il arrive bien sûr que l’on ait presque plus personne à aimer, car tous nos être chers nous ont quitté. Mais, lorsqu’on possède de vrais amis, ceux du coeur, il arrive quelquefois qu’ils puissent être de la même origine que vous, c'est-à-dire Piémontaise, vous l’aurez compris. C’est alors que quelque chose d’autre vient embellir votre univers : une expérience formidable, entièrement remplie de sentiments nouveaux et bénéfique pour l’âme. Par exemple, cet ami à qui vous n’avez rien demandé, qui vient vous parler de son village d’Italie et veut à toute force vous emmener dans sa propre famille. Comme par exemple deux vieux copains qui partent ensemble en ballade pour changer un peu du quotidien. Et bien c’est alors à ce moment-là que l’on peut mesurer la chance qui nous échoit et l’opportunité qui se présente d’initier un nouveau cycle relationnel qui va nous apporter beaucoup au plan affectif. Cet ami providentiel, ou peut-être pas d’ailleurs, va vous présenter aux siens, en ayant soin de vanter vos qualités, que lui-même apprécie beaucoup. C’est alors que vous pouvez avoir la chance de retrouver une seconde famille. Ce n’est pas celle du sang, bien sûr, mais elle devient rapidement au fil du temps celle du cœur, car on vous aura adopté. Ces gens vous considéreront comme un des leurs, au même titre que les autres, vous pouvez en être sûr. Pourquoi donc ? Sans doute parce que vous parlez l’Italien, ou comme eux, le dialecte Piémontais : Ca rapproche ! Peut-être aussi parce que votre histoire est similaire à la leur ? Ou alors, parce que vous pouvez parler des choses, des lieux et des gens qui leur sont familiers à eux aussi. Les souvenirs communs et les actions semblables aident à faire la « soudure » entre vous et ceux qui vous ont en quelque sorte adopté. On se rend compte de cela lorsqu’ après y être allé plusieurs fois de suite, pour une bonne raison, on ne peut pas y retourner comme prévu. Au retour, ceux qui s’y sont rendus sans vous,  vous transmettent leurs plus chaleureuses salutations et en prime, l’invitation à retourner les voir au plus tôt, car ils ont été un peu frustrés de ne pas vous voir accompagner celui ou celle qui est revenu(e) faire une petite visite au pays.

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Personnellement, je vais voir les parent de mon ami Jean-Claude avec lui, régulièrement, et moi qui n’ai pratiquement plus de parents dans mon village (Castelletto Roccasparvera), cela m’apporte énormément d’aller dans le sien (Rivoïra) qui se trouve tout proche, afin de parler un peu la langue et m’enquérir du devenir des uns et des autres durant mon séjour que je mets également à profit pour me tremper à nouveau dans cette atmosphère montagnarde d’antan.

J’y retrouve tout ce qui, en moi, fait remonter à la surface les images du passé : l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, le paysage d’un lever ou d’un coucher de soleil qui n’a pas changé d’un iota, une route passant dans les sous-bois et avoisinant un vieux « *tchabot » entre La Rocca et Castelletto.

Tout cela me rappelle finalement tout le bonheur qu’il y a, malgré l’éloignement, à se dire d’abord « Varois » mais se sentir également profondément Piémontais, aussi.

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Pour finir, je vous dirai également que si vous avez l’opportunité d’intégrer une famille de cœur, n’hésitez pas le faire en recommençant avec elle un nouveau «  cycle » de vie, car c’est là une expérience excellentissime, pleine de petits bonheurs à consommer au quotidien : une épaule confidente, un petit service, un coup de main appréciable, un « ancien » en remplacement du nôtre, un repas presque de famille, un divertissement en commun, un voyage à plusieurs, un conseil avisé, un apéro marrant, une partie de cartes ou de boules âprement disputée, une discussion sympathique autour d’un bon café, etc…..

A quoi cela se reconnaît-il, me direz-vous ?

Peut-être que cela se déclare quand on se sent bien avec les gens. Lorsqu’on a la chance de rencontrer quelqu’un qui nous ressemble dans nos pensées et nos agissements et avec qui l’on se ressent des affinités.

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*NB : Un « Tchabot » est un petit cabanon en pierre avec un toit en ardoises, reposant sur une charpente en bois et abritant en pleine nature des feuilles, des bogues de châtaignes, de l’herbe aussi, que les paysans du cru venaient chercher dans le temps,  en cas de besoins pour alimenter leurs réserves à la ferme.

Gaiola

Publié le 02/11/2012 à 17:39 par nylisland
Gaiola

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Gaiola est une petite commune Piémontaise, située à la croisée des chemins, ou plutôt des grands axes France-Italie ou inversement, comme on voudra.

En effet, lorsque de Cuneo, on prend la direction du col de Larche(ou de la Madeleine pour les Italiens), ou bien si l’on bifurque avant, en prenant la route du Col de La Lombarde, pour retomber ensuite sur Isola 2000, au-dessus de Nice, on passe par Gaiola.

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Cette commune est traversée entièrement par cet axe routier. Il semble en fait qu’elle ait toujours été, historiquement, un lieu de passage assez fréquenté. Mais bizarrement, elle ne s’est jamais vraiment développée, sauf ces dernières années où la construction de maisons individuelles a sensiblement augmenté.

Toutefois, de tous temps, elle a toujours accueilli le sempiternel bureau de poste qui servait aussi de banque. Le long de ce grand axe routier qui la traverse de Cuneo à Demonte, on trouve un poste essence, ainsi qu’une excellente boulangerie. Dans le temps, on fabriquait le pain dans les fours des fermes, mais avec l ‘évolution et le progrès technique, le pain s’achetait de plus en plus chez l’artisan spécialisé, ce boulanger qui demeure aujourd’hui fort apprécié, car il propose aussi d’excellents gâteaux.

Dans le temps, on venait principalement à Gaiola des hameaux voisins (Castelletto, Roccasparvera, Merroune, Ballotte, etc...), pour constituer sa garde-robe. Il y avait là deux sœurs qui tenaient une mercerie, et vendaient des vêtements hommes et femmes. Qui ne se souvient de ces robes ou tabliers de cuisine à petites fleurs, très populaires à l’époque, mais plutôt boudés aujourd’hui par les jeunes générations, qui préfèrent s’habiller plus « mode » en ville ou dans les nouvelles galeries marchandes. Les Français eux aussi connaissaient bien l’adresse, car ils y trouvaient de très beaux lainages avantageux en prix, compte tenu du vieux change franc/lire, qui leur permettait de faire de belles affaires.

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La venue à Gaiola était souvent un déplacement obligé autant qu’utile. On se préparait et l’on partait un peu plus tôt que d’habitude. On se déplaçait pour un ensemble de choses à faire dans la matinée, telles que :

-le   . plein de la voiture ou le remplissage d’un bidon de mélange à la station essence située à la sortie de la commune,

-la   . traditionnelle et sympathique visite chez le « tchavatin » ou cordonnier, qui effectuait pour deux sous une réparation durable qui coûtait en France bien plus cher, et permettait de faire durer un peu plus la bonne paire de chaussures que l’on aimait bien (Aujourd’hui on se rend à l’hypermarché de la chaussure et l’on achète à tous prix toutes sortes de modèles).

-L’   . achat de la bouteille de gaz, des ampoules, du lustre, du cordon électrique, etc... tout cela au même magasin.

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Les emplettes effectuées, avant de regagner son village, le touriste Français pressé que nous sommes tous s’arrêtait quelquefois au bar qui jouxte la route en arrivant. Celui-là même qui vendit aussi pendant longtemps de l’essence, mais qui n’assure plus ce service aujourd’hui et où l’on ne s’arrête plus que pour avaler rapidement un « Bitter san pellegrino », une bonne bière , ou y déguster une délicieuse glace à l’Italienne, assis sur la balancelle.

Au-delà de cet aspect pratique des choses, Gaiola demeure aussi un lieu où les habitants vaquent également aux travaux des champs. En un temps, la pratique de l’élevage des bovins et ovins ainsi que la tenue d‘une basse-cour avec cochons, lapins, etc... constituait le gros de l’activité. Les uns et les autres aimaient aussi se retrouver dans l’atelier du menuisier, ou discuter du prix d’un travail avec le maçon, le plombier, ou l’électricien, lorsque le besoin devenait urgent.

Le quotidien est à ce jour, plus artisanal, commercial ou industriel, que tourné comme avant vers la vie entièrement bucolique partagée entre le dur labeur à la terre et l’élevage des animaux. Il n’est pas rare bien sûr de trouver des gens qui, à côté de leur journée de travail traditionnelle, assurent toujours les travaux de la terre tels que la culture des fruits et légumes ou l’élevage.

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En fait, c’est la grande mutation induite par l’industrialisation qui a transformé le mode de vie des campagnes, réduisant fortement l’activité d’origine pour capter à son profit, la main d’œuvre nécessaire dans des secteurs neufs comme la concentration commerciale (machines, produits manufacturés, biens divers) et le regroupement de la production agricole et laitière.

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Mon pays

Publié le 21/07/2012 à 12:50 par nylisland
Mon pays

Castelletto Roccasparvera

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Les déracinés, les malheureux, les disgrâciés, les fuyards, tous ont de bonnes raisons de quitter un jour leur pays ou leur village. Pour autant, ils n'en oublient pas leur vie  de jeune enfant et d'adolescent fourmillant de souvenirs agréables et inoubliables. Pour l'un, c'est la colline, pour l'autre c'est le fleuve, pour moi c'est l'eau de source et la campagne verdoyante ou les sommets.

Il y a toujours quelque chose pour quelqu'un quelque part ; quelquefois une seconde patrie, un endroit où chacun se reconnaît et où....il est reconnu. Celui-là est tiraillé au plus profond de lui-même par son apparteance aux deux pays, aux deux culures, à une femme, à un homme. C'est pourquoi, pour lui, pour elle, toujours, il se sentira attiré par son pays, dont bien souvent, il ne saura plus exactement lequel est véritablement le sien.

Il sera donc citoyen et habitant des deux à la fois. C'est là une richesse inestimable que certains ont la chance de posséder comme un bien précieux, peut être le plus important, car à tous moments, comme un grand amour, il fait battre le coeur très fort. 

Tous les Piémontais en tous cas, on leur village bien ancré au fond d'eux-mêmes. Pour moi, c'est Castelletto, où vivra toujours une part de moi-même.