La lionne ne constitue-t-elle pas le nec plus ultra de la femme moderne ? Le saura-t-on jamais ? Je crois que l’on ne reconnaît véritablement une personne de qualité, une femme de classe dira-t-on, que dans la peau d’une lionne fine, majestueuse et capable de développer de géniales stratégies.

En effet, dans leur petit groupe, comme au sein de leur famille en quelque sorte, elles constituent le noyau dur du clan. Elles font vivre la troupe, chassent et s’occupent des petits. Les mâles donnent l’impression d’être les chefs, mais il n’en est rien. Elles ne nourrissent leurs protecteurs mâles que s’ils sont à même de constituer pour elles de bons combattants, sinon elles les chassent. Elles sont puissantes, élégantes et surtout, elles possèdent un regard profond et envoutant, presque magique. Tout comme la magnifique blonde aux yeux bleus que vous connaissez bien, qui a ravi sa crinière au lion pour se l’attribuer et faire rêver ceux qui imaginent qu’il n’y a rien de plus beau au monde que cela, tellement elle assure en monopolisant l’attention par sa seule présence.

Yannick Noah prétend en toute confiance dans sa chanson que les lionnes et leur force tranquille sont vraiment des reines. En effet, cela semble terriblement vrai, car il y a les lionnes et il y a les autres. C’est pour cela d’ailleurs que tout homme est à la recherche d’une reine. Et pour autant, une question reste entière : comment mériter une reine ? Celui qui désire une lionne doit donc, selon, la loi de la jungle, présenter les qualités d’un roi, celles du roi lion, sinon les choses n’iraient pas dans le bon ordre.

Mais voilà, tout ce qui est grand n’est pas beau, et tout ce qui est beau, n’est pas forcément grand. Mais après tout, pourquoi ne pourrait-on se contenter d’une lionne un peu moins grande et un peu moins reine, si le roi lion n’est pas, au bout du compte, aussi roi de la jungle qu’il conviendrait. L’important est sans doute de croire que « qui se ressemble s’assemble » n’est-ce pas ? Et puis du moment qu’un lion a reconnu une lionne, et qu’inversement, sa lionne l’a reconnu aussi. Voilà bien là le principal.

Pourtant ne devrait-on pas se dire que les zèbres courant les lionnes ne manquent pas. Et de même, que les lionnes s’entichant de certains zèbres sont légion, ce qui interpelle parfois dans la savane. Alors, soyons philosophe et pensons qu’a Dieu plaise de régler au mieux ces situations inconfortables.

Sur ce, je me sens quand même un peu obligé de vous dire qu’en ma qualité de zèbre, j’ai toujours recherché les lionnes. Que voulez vous, on ne se refait pas, la nature est ainsi faite. Je veux dire la nature humaine, car dans la grande savane, on ne mélange pas les torchons et les serviettes, ou plutôt devrais-je dire : zèbres et lions.

                                                                                     Nylos